LES ETUDES DETAILLEES

L'évaluation environnementale

Une fois le projet identifié, il convient maintenant de vérifier la compatibilité du site avec des études détaillées. Celles-ci sont réalisées par des spécialistes en fonction des spécificités des sujets et de la particularité du site. Les études sont ensuite réunies au sein d’une étude d’impact en vue de réaliser l’évaluation environnementale du projet.

Cet évaluation environnementale est un processus visant à intégrer le plus en amont possible les différents thèmes environnementaux : le milieu naturel (les écosystèmes, la faune, la flore, les habi­tats naturels, …), le milieu physique (la géographie, la topographie, l’occupation du sol, …), le milieu humain (les activités humaines, les transports, …) et l’environnement paysager. Elle rend compte de l’état initial du site d’implantation et des incidences potentielles du parc éolien projeté.

L’évaluation environnementale doit être proportionnée à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d’être affectée, à l’importance et à la nature des travaux, ouvrages ou interventions et à leurs incidences prévisibles sur l’environnement et la santé humaine, notamment au regard des effets cumulés avec d’autres projets ou document de planification.

Nous décrirons ci-après les études les plus importantes pour un parc éolien.

Vous pouvez également trouver ci-après le guide méthodologique de la réalisation des études d’impacts qui aborde dans le détail les différents sujets.

 

PAYSAGE

L'appréciation des éoliennes dans le paysage résulte d'un jugement subjectif.
L'homme a depuis des millénaires fait évoluer le paysage et transforme ce bien commun en fonction de son mode de vie, de ses besoins… L'objectif est de créer un nouveau paysage en harmonie, avec le lieu d'implantation.

L'étude paysagère a un rôle central dans l'étude d'impact des parcs éoliens. L'idée étant de faire du projet éoline, un véritable projet de paysage. Pour ce faire, une analyse à différentes échelles est réalisée en prenant en compte d'une part le patrimoine existant mais également les axes de communication, le relief, etc. Un projet d'implantation le mieux adapté possible est défini et l'étude va faire état de toutes ces étapes. Nous vous invitons à regarder l'interview du paysagiste d'Alterric sur le projet éolien de Chamole ainsi que l'explication sur la réalisation des photomontages. 

Ci-dessous une vidéo sur la réalisation d'une étude paysagère

Milieu naturel

L’énergie éolienne a un impact positif global sur le milieu naturel. En effet, la production d’électricité à partir d’éoliennes évite l’émission de gaz à effets de serre, limite le réchauffement climatique et participe ainsi à la protection de la biodiversité.

Une fois les études préliminaires réalisées, une étude spécifique externe permet de comprendre le fonctionnement écologique du site. L’étude écologique respecte une méthodologie définie dans le guide de l’étude d’impact. Ainsi, de nombreuses sorties sont réalisées au cours d'un cycle biologique complet concernant l’ensemble des espèces faune-flore. Néanmoins, une attention particulière est portée aux espèces volantes (avifaune et chiroptères), potentiellement sensibles dans le cadre d’un projet éolien. Il est à noter que les lignes électriques haute et moyenne tension représentent la principale cause de mortalité des oiseaux contrairement au taux de mortalité pour un parc éolien qui est très faible (cf. tableau).

Cause de mortalité Taux 
Ligne électrique haute tension (> 63 kv) 80 à 120 oiseaux/km/an : réseau aérien de 100 000 km
Ligne moyenne tension (20 à 63 kv) 40 à 100 oiseaux/km/an : réseau aérien de 460 000 km
Autoroute, route Autoroute  30 à 100 oiseaux/km/an ; réseau terrestre de 10 000 km
Parc éolien 0 à 3,4 oiseaux/eolienne/an

 

Une fois les études écologiques terminées, les zones les plus « sensibles » sont évitées pour l'installation d'éoliennes. Toutefois, selon les spécificités du secteur et selon la présence d’éléments structuraux (haies) pouvant favoriser la présence d’oiseaux ou de chiroptères, des mesures spécifiques peuvent être prises pour réduire et compenser les impacts. Par exemple, en empêchant les éoliennes de fonctionner lorsqu'une activité importante de chauves-souris est possible (bridage des éoliennes).

Après la mise en service du parc éolien, un suivi régulier de la mortalité des espèces est mis en place selon un protocole reconnu que vous pouvez télécharger ci-après. En cas de mortalité importante, des mesures correctives sont prises en accord avec les services administratifs concernés.

Protocole de suivi environnemental des parcs éoliens terrestres

 

ACOUSTIQUE

Les bruits perceptibles par une éolienne sont d’origine mécanique ou aérodynamique ; le bruit mécanique, qui était perceptible avec les premières éoliennes, a aujourd'hui été considérablement réduit, voire a disparu. 
Le bruit aérodynamique, provoqué par le passage des pales devant le mât, a également été fortement réduit par l’optimisation du design des pales, et des matériaux qui les composent.
Le niveau sonore d’une éolienne se stabilise lorsque le vent atteint une certaine vitesse. Au-delà de cette vitesse, le niveau sonore du vent continue à  augmenter alors que celui de l’éolienne reste stable. Le bruit du vent vient alors couvrir celui de l’éolienne.

Les parcs éoliens sont soumis à des exigences strictes en matière d’émissions sonores

La France est le pays où la réglementation sonore des éoliennes est la plus stricte. Depuis l’arrêté du 26 août 2011(1), les éoliennes, y compris celles mises en service avant cette date, sont soumises à la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Cette législation s’appuie sur un « indicateur d’émergence » qui impose au parc de ne pas générer un niveau de bruit supérieur à 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit par rapport au niveau de bruit qui existait avant l’implantation du parc.

Des études acoustiques prévisionnelles

Dans le cadre de l’étude d'impact, une étude acoustique très précise est réalisée avant la construction du parc.
Cette étude se base sur une campagne de mesure des niveaux de bruits résiduels (bruit avant projet) réalisée sur une période allant de 2 à 4 semaines au niveau des habitations les plus proches des éoliennes prévues. 
Puis une modélisation informatique à l’aide de logiciels professionnels est réalisée par des spécialistes afin de calculer la contribution sonore du projet (éoliennes en fonctionnement) et de valider la conformité du parc avec les textes de lois en vigueur.
Les services de l’Etat valident ces calculs avant de donner les autorisations.

Des mesures et contrôles post-construction

Une seconde étude acoustique est faite, une fois le parc éolien construit, avec les éoliennes arrêtées et en fonctionnement, ce qui permet de comparer avec les résultats prévisionnels.
Si le parc n’est pas conforme aux normes en vigueur, un plan de bridage des éoliennes ayant pour effet la réduction de la puissance des éoliennes selon la vitesse du vent, sa direction et les critères horaires est mis en place afin de réduire les émergences sonores.     
Ces contrôles sont prévus sous la responsabilité du Ministère de l’Environnement, en lien avec la réglementation.
Dans l’éventualité d’un non-respect de la réglementation, les sanctions prévues par le Code de l’Environnement s’appliquent et peuvent conduire à l’arrêt des éoliennes responsables d’émissions sonores trop importantes.

Des éoliennes plus puissantes mais moins bruyantes 

Les éoliennes d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles du début des années 90. Les éoliennes font l’objet de perfectionnements techniques permanents pour réduire toujours plus le bruit. 
La dernière avancée s'inspire de la nature et plus précisément du hibou. Celui-ci, contrairement à d'autres oiseaux, est capable de voler et de chasser en silence. Comment et pourquoi ? 
Ses plumes ont, tout au bout, des petits crochets disposés en peigne qui créent des tourbillons dans l’air et atténuent le bruit. 
Les ingénieurs ont donc équipé le bout des pales avec des peignes afin de rendre les éoliennes moins bruyantes. 

L’équivalent d’une conversation chuchotée ...

A une distance de 500 mètres (distance minimale entre une éolienne et des habitations), le volume sonore d’une éolienne en fonctionnement s’élève, à l’extérieur d’une habitation, à 35 décibels(2), soit l’équivalent d’une conversation chuchotée, tandis que le niveau gênant de bruit se situe autour de 60 décibels et les premiers risques pour la santé autour de 90 décibels.

L'étude de sol

L’étude de sol est réalisée après autorisation du projet éolien.  Il s’agit d’une étude géotechnique de conception en phase avant projet (la mission est normalisée). Dans un premier temps, la mission consiste à recueillir et analyser les données disponibles sur le site (étude documentaire). Puis dans un second temps, de réaliser des investigations géotechniques spécifiques adaptées au site et au projet :

  • plusieurs sondages sont effectués
  • prélèvement d’échantillons pour l’analyse du sol

Suite à ces résultats, un inventaire des risques connus ou prévisibles est réalisé. Le rapport final est ensuite composé de la définition et de la comparaison des solutions envisageables, pour les ouvrages géotechniques (terrassements, fondations...) et de la proposition d’éventuelles mesures préventives pour la réduction des risques géotechniques identifiés.

L'étude d'accès

Le réseau routier local, départemental ou national est utilisé par les convois exceptionnels pour acheminer les éléments des éoliennes sur le site d’implantation. L’accès au site peut se faire par les axes desservant toute la région. Il existe souvent plusieurs variantes d’accès. A quelques endroits, des virages devront être aménagés afin de permettre le passage des convois exceptionnels.
Une étude détaillée est réalisée avant le montage des éoliennes afin de valider définitivement la solution d’accès proposée et de préciser les aménagements et accords requis comme le démontage provisoire de pancartes ou autres lorsque cela s’avère nécessaire.

 

L'étude de raccordement

Après obtention du permis de construire, Alterric demande une autorisation de raccordement au réseau électrique. Les travaux de raccordement peuvent durer de 6 mois à 1 an. Cette période d’attente est utilisée pour préparer le chantier. Enfin, la construction du parc éolien peut commencer.